17Nov

Il y a des moments dans la vie d’un peuple où l’on ne peut hésiter, relativiser, feindre la neutralité. La dignité d’une nation est inaliénable. L’histoire d’un peuple n’est pas une marchandise. L’indépendance d’un pays n’est pas un sujet de débat étranger. Ces derniers jours, l’Angola a été la cible de propos qui dépassent la simple critique politique et confinent à l’insulte, au mépris et aux tentatives d’effacer notre mémoire collective. Une attaque venue de l’étranger, empreinte d’arrogance et d’ignorance historique, comme si notre libération était le fruit du hasard et non le résultat de sacrifices qui ont coûté des vies, des larmes et des générations entières.

Mais ce qui blesse le plus – oui, cela blesse – c’est l’audace de l’étranger qui tente de nous rabaisser. C’est l’attitude de certains d’entre nous qui, aveuglés par leurs désaccords internes, se rendent complices de ce mépris. La ligne qui sépare la dispute politique de la trahison morale. Il est légitime que nous ayons des divergences au sein de notre pays. C’est sain. C’est naturel. Mais il est dangereux de laisser ces divergences nous rendre incapables de reconnaître la limite qui sépare la critique interne de l’agression externe. La patrie n’est pas un parti. La patrie n’est pas un président. La patrie n’est pas une idéologie. La patrie, c’est la terre que nous foulons, le sang que nous avons versé, l’histoire que nous avons héritée et la dignité que nous devons protéger, même lorsque nous sommes en désaccord. Quiconque transforme une attaque contre la nation en une querelle politique interne s’est égaré, a perdu son sens des responsabilités et la maturité historique nécessaire pour être citoyen d’une République. L’exemple des peuples qui savent défendre leur nom : L’histoire du monde regorge d’exemples de peuples qui, même divisés intérieurement, savent s’unir face aux menaces extérieures.

Durant la Seconde Guerre mondiale, des pays aux idéologies diamétralement opposées – les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Union soviétique, entre autres – ont mis de côté leurs profondes rivalités pour faire face à une agression qui menaçait la dignité humaine. Chacun avait ses conflits internes, mais tous comprenaient une vérité simple : lorsqu’un étranger attaque, la patrie prime, et les différends viennent ensuite. En Yougoslavie également, malgré les tensions ethniques et politiques historiques, différents groupes ont résisté côte à côte lors de l’invasion étrangère. Non par amour les uns pour les autres, mais parce que l’amour de la terre est plus fort que les conflits internes. Ces peuples avaient compris une chose qui fait encore défaut à beaucoup d’entre nous : lorsque nous sommes divisés et qu’un étranger nous attaque, il rit. Il se moque. Il gagne.

La division interne face à une agression extérieure est la plus grande faiblesse d’un peuple. Elle est un terreau fertile pour la manipulation, l’humiliation et la perte d’autorité morale. L’Angola n’a pas le droit de s’abaisser. L’Angola n’est pas un pays inventé. Ce n’est pas un accident géographique. Ce n’est pas une simple note de bas de page dans l’histoire du monde. L’Angola est le fruit de la résistance. C’est la fille des guérilleros, des paysans, des mères qui ont enterré leurs enfants et des jeunes gens morts sans voir la liberté pour laquelle ils se sont battus. C’est une patrie bâtie dans la douleur, mais aussi dans la dignité. C’est pourquoi il est offensant, humiliant et honteux de voir certains Angolais minimiser les attaques contre notre histoire simplement pour alimenter des conflits internes. Ce n’est pas de la rébellion. Ce n’est pas du courage politique. C’est de la faiblesse intellectuelle et de la soumission émotionnelle.

Un peuple n’est respecté que lorsqu’il se respecte lui-même. Et la première condition de ce respect est de ne pas permettre à un étranger de profaner ce qui a coûté des vies. Un appel direct : défendez l’Angola ou défendez ceux qui l’humilient. L’heure de vérité a sonné. Quiconque excuse, célèbre, applaudit ou justifie les insultes faites à la patrie prend position, et cette position est contre l’Angola. Il n’y a pas de neutralité lorsqu’un pays est attaqué. Il n’y a pas de compromis lorsque la mémoire est bafouée. Il n’y a pas de « mais » lorsque le respect de la patrie est en jeu. Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons nous souvenir d’une vérité simple : la patrie est au-dessus de nos querelles partisanes, au-dessus de nos egos, au-dessus de nos griefs, au-dessus de nos différends. Et si nous ne sommes pas capables de nous unir pour défendre le nom de l’Angola, alors nous livrerons aux étrangers ce qu’ils désirent le plus : un peuple divisé, fragile et facile à manipuler. Conclusion : le patriotisme est un devoir, pas une option. Que cette plateforme serve d’avertissement, de source de douleur, voire de gifle morale si nécessaire : quiconque ne ressent pas l’Angola ne le mérite pas.

Ceux qui ne défendent pas l’Angola ne l’honorent pas. Ceux qui minimisent les attaques contre la patrie ne sont pas avec nous, ils sont contre nous. La patrie exige de la maturité. Et la maturité exige de savoir que lorsqu’un étranger nous attaque, il n’y a pas de politique, il n’y a que la dignité nationale. Que chaque Angolais choisisse le camp de l’histoire qu’il souhaite soutenir.